L’Artane© (trihexyphénidyle) est l’emblème, l’archétype de la toxicomanie médicamenteuse à la Réunion [1] depuis les années 70. Il est particulièrement prisé sous sa forme comprimé à 5 mg (noter la mention RPR 201).
Il s’agit d’un médicament anticholinergique indiqué dans le traitement de la maladie de Parkinson ainsi que des syndromes parkinsoniens induits.
L’effet recherché est l’euphorie, la stimulation psychique avec un sentiment de toute puissance, un effet dopant : proximité avec amphétamines, crack, ecstasy. Il est souvent absorbé avec une boisson contenant de la caféine : café, soda, boisson énergisante du type "Red Bull" afin de prolonger l’effet psychostimulant et de limiter l’effet amnésiant.
Il peut entraîner une dépendance psychique faible à modérée, qui se développe au long cours. Les autres effets secondaires sont l’augmentation du risque de passage à l’acte violent, les troubles de la mémoire, le développement de caries dentaires secondaire à la sécheresse buccale.
Il fait l’objet d’un important trafic à la Réunion vendu entre 5 et 10 € le comprimé ("grain"). La plaquette de 20 cp se négocie entre 100-120 €.
Il provient de prescriptions, de Madagascar. Il est mis en cause dans de nombreux actes criminels. Sa prise s’avère encore plus dangereuse lors qu’elle se fait avec de l’alcool, du Rivotril.
En France, le mésusage d’Artane est une spécificité réunionnaise. Dans le monde, on retrouve son usage toxicomanogène au Brésil, dans les pays du Maghreb ainsi qu’au Moyen-orient.
Bibliographie :
[1] appelée "chimique"